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La carte Cumulus de la Migros. Ce programme de fidélisation est né en 1997, à une époque où la quantité de données générée par nos usages était encore négligeable. Un quart de siècle plus tard, le monde a changé. Nous laissons des traces partout. Ces informations, croisées avec d’autres, aiguisent les appétits, parce qu’elles donnent du pouvoir à ceux qui les possèdent. «C’est le pétrole du XXIe siècle», disent ceux qui voient dans la donnée une fin en soi.

Dans ce contexte, une carte fidélité, un SwissPass pour l’abonnement général des CFF ou un login électronique fourni par La Poste n’ont rien d’anodin. Etrange coïncidence: la carte Cumulus arbore comme illustration un nuage sur un ciel bleu. C’est ce même nuage qui symbolise l’informatique moderne, structuré autour du «cloud», c’est-à-dire le fait d’héberger des données sur des serveurs tiers. Si cet «informatique en nuage» se présente de manière opaque, son fonctionnement n’en est pas moins tangible: les informations circulent à travers des infrastructures physiques.

Des réseaux constitués de câbles, de centres de données et de serveurs reliés entre eux. Autant d’éléments qui ont en commun d’échapper au regard, à l’image de ces données que nous transmettons sans nous en rendre compte, avec les cartes de fidélité ou les applications mobiles.

Pour cette enquête, le nombre fera notre force. Participez et parlez-en autour de vous, pour que nous puissions montrer à ces entreprises boulimiques d’informations que la transparence est indispensable pour créer la confiance. https://wemakeit.com/projects/investigating-use-of-data/show/news